J’ai toujours voulu prendre une année pour faire une mission humanitaire.

L’an dernier j’ai discerné que c’était le bon moment pour moi: je terminais ma licence, je n’ai pas de travail, pas de famille à entretenir, je suis libre, donc c’était le bon moment.

J’ai réfléchi avec quel organisme partir, je me suis renseignée sur plusieurs associations, puis j’ai décidé de partir avec la Communauté du Chemin Neuf, car c’est une communauté que je connais depuis plusieurs années, étant donné que j’ai habité en foyer étudiant deux ans, que j’ai participé aux retraites Jéricho, aux week-ends jeunes.

C’est une communauté dans laquelle je me sens bien et où je me retrouve, dont les valeurs, l’oecuménisme et le côté international notamment, sont importantes pour moi. Je savais qu’il y avait un temps de formation avant de partir en JET (Jeunes à l’Etranger): le Cycle A. Avec le recul, je ne pense pas que j’aurais fait cette formation sans la mission, et le Seigneur sait cela.

Il m’a invitée à me reposer, à me retirer dans sa maison en me disant que j’avais besoin de revenir à lui, de le rencontrer de nouveau, de prendre du temps pour mieux le connaître avant de partir. J’avais besoin de recevoir avant de donner.

Aujourd’hui je rends grâce à Dieu car je pars en mission avec un état d’esprit différent: je ne pars plus comme la petite française qui va simplement essayer de donner son temps, je pars pour Dieu, avec Dieu et par Dieu. Je pars avec tout l’amour qu’il m’a donné, avec toutes les choses qu’il m’a données gratuitement et montrées pendant ces trois mois.

Je pars riche de ma rencontre avec lui, riche des moments partagés avec les habitants d’Hautecombe, avec qui j’ai tissé des liens particuliers et qui sont devenus des frères et soeurs en Christ.

J’ai compris énormément de choses sur Dieu. Je n’avais jamais entendu parler de Dieu ainsi.

La semaine Vie dans l’Esprit Saint et la semaine de retraite en silence ont été décisives pour moi. Une parole m’a habitée pendant ces trois mois, et en particulier la semaine en silence: l’abandon.

« Avance en eaux profondes et lâche les filets » (Luc 5, 1-4).
« Viens, et je te montrerai où je demeure ».
« Je t’instruirai et te montrerai la voie que tu dois suivre; Je te conseillerai, j’aurai le regard sur toi. » (Ps 32, 8).

A l’issue de cette formation j’ai donné ma vie à Jésus, tout ce que j’ai, ce que je suis. Aujourd’hui, je pars partager ce que j’ai reçu, je vais continuer avec Christ. Je ne sais pas ce que je ferai par la suite, mais je sais que ma vie change, chaque jour.

Je ne veux plus d’une petite vie, avec un petit mari, une petite maison et un petit travail. Je veux autre chose. Je veux quelque chose qui ait du sens, je veux une vie de don, une vie de missionnaire, une vie en Christ. Je ne veux plus que Dieu soit le dieu du dimanche, je ne veux plus attendre d’occasion particulière pour prier, pour louer mon Seigneur, je veux vivre avec lui, chaque seconde de ma vie.

Je n’ai pas pris de billet retour, je ne sais pas ce que je vais faire par la suite mais je sais que je veux suivre Jésus, Lui sait où il m’emmène, et je veux avancer sans voir ses chemins, comme l’a écrit Edith Stein: « Laisse moi Seigneur, marcher sans voir sur les chemins qui sont les tiens. Je ne veux pas savoir où tu me conduis. ».

En somme, je n’avais pas l’intention de passer trois mois dans une abbaye, et aujourd’hui je rends grâce au Seigneur pour ces trois mois de bonheur qui ont changé ma vie.

DEVENIR DISCIPLES
···
TRANSFORMER LE MONDE