L’écologie intégrale à HDS, de quoi parle-t-on ?

Benoît Halgand, HDS 2020-21

Lorsque l’on se rend sur le site d’Hautecombe Discipleship School pour se renseigner un peu plus sur cette formation qu’ont choisi de vivre une quarantaine de jeunes, on voit que celle-ci s’articule autour de 4 piliers :

Bible et théologie – avec une douzaine d’heures de cours hebdomadaires, c’est un pilier évident

Prière et discernement – nos trois heures de prière quotidienne sont au centre de la formation

Vie communautaire – entre temps de Frat’ et temps tous ensemble, la fraternité est bien présente dans notre temps ici

Et alors, quel est le 4e pilier ? Vous l’avez peut-être deviné en lisant le titre de cet article : il s’agit de l’écologie intégrale. Pourtant, c’est loin d’être évident pour les jeunes qui vivent la formation : beaucoup ont été surpris quand on leur a rappelé ou appris qu’il s’agissait du 4e pilier d’HDS.

Alors concrètement, pourquoi accorder une telle place à l’écologie intégrale ?

N’est-ce pas un peu fatigant d’entendre toujours parler de climat ? Est-ce qu’on n’a pas mieux à faire pendant ces quelques mois consacrés au Seigneur que de parler d’environnement ? Et puis, en habitant dans une abbaye, est-ce qu’on ne vit pas déjà une écologie intégrale ?

Indéniablement, habiter Hautecombe est un atout pour nous aider à vivre l’écologie intégrale. Tout d’abord grâce à la beauté de ce lieu : il est rare qu’on ne commence nos prières sans qu’une personne ne loue pour la Création de Dieu, visible dans toute sa splendeur autour de l’abbaye. Prendre le temps de contempler, de s’arrêter, d’observer le vivant qui nous entoure, est certainement une des étapes essentielles à la conversion écologique à laquelle nous sommes tous appelés. Il s’agit ainsi de sortir de la rapidacion dont parle le Pape (LS 18), cette accélération constante vécue par notre humanité et notre environnement.

A Hautecombe, nous avons le temps de redécouvrir les trois relations essentielles à chaque être humain, telles qu’elles apparaissent dans la Genèse : notre relation à Dieu, notre relation au prochain et notre relation à l’ensemble de la Création. Grâce aux temps de prière, aux temps de fraternité et aux temps dans la nature (service, sport, balade…), nous pouvons grandir dans chacune de ces relations. La création d’un potager en permaculture, inauguré il y a deux ans, nous offre particulièrement l’occasion de nous reconnecter au vivant, par le travail de la terre.

Mais au-delà de ce rythme de vie sain et équilibré que nous vivons à l’abbaye , nous pouvons aussi profiter de ce temps à l’écart pour prendre davantage conscience du mal que nous causons à la Création, afin de mieux entendre cette « clameur de la terre » dont nous parle le pape François.

En faisant le choix de vivre quelques mois ou une année ici, nous avons tous fait un pas de côté qui nous permet de contempler le monde dans lequel nous vivons, à la lumière de l’Evangile. Plusieurs temps seront proposés pendant le semestre pour nous aider à prendre davantage conscience de cette crise écologique. Comme le rappelle le pape, l’objectif n’est pas de satisfaire une curiosité intellectuelle, « mais de prendre une douloureuse conscience, d’oser transformer en souffrance personnelle ce qui se passe dans le monde, et ainsi de reconnaître la contribution que chacun peut apporter. » (LS 19).

Et cette contribution peut se concrétiser dès aujourd’hui, dans notre quotidien à l’abbaye. Notre alimentation, la gestion de nos déchets, notre manière de nous chauffer ou de nous déplacer… autant de sujets sur lesquels nous pouvons décider ensemble de suivre une voie plus sobre, plus responsable, et donc plus cohérente avec ce que nous avons choisi de vivre en venant à HDS.
C’est une véritable conversion écologique à laquelle nous sommes appelés, pour venir chambouler nos habitudes et incarner dans le concret de notre vie une nouvelle manière de penser notre rapport au vivant.

Une grande diversité est représentée ici à Hautecombe, en termes de confession, de culture, de sexe, d’âge et de parcours de vie ; pourtant, il y a bien deux choses qui nous rassemblent tous : notre désir de suivre le Christ et notre appartenance à une humanité partageant la même Terre.
L’écologie intégrale est le moyen qui nous est proposé pour faire le lien entre ces deux vérités-là.

Dans nos vies il y a plusieurs fois des avant/après.

Cela peut arriver par surprise ou alors c’est une aventure que l’on peut choisir.

Des jeunes qui ont choisi de venir à Hautecombe Discipleship School pour une formation chrétienne témoignent de ce qui les a appelé à prendre une année pour écouter le Seigneur et découvrir l’appel qui résonne au fond de leur coeur.

Last year

Baptiste (France)
L’année dernière j’étais en Thaïlande parce que j’étais en année de volontariat avec Enfants du Mékong, et j’étais en confinement à Bangkok

Emma (France)
L’année dernière je faisais des études d’histoire à Paris et j’étais Jeune du Chemin Neuf

Anne (Pays-Bas)
L’année dernière j’étudiais la psychologie de l’enfant et de l’éducation, j’ai terminé mes études pour être institutrice en école primaire

Laëtitia (France)
L’année dernière j’étais en Erasmus à Rome, je faisais ma 3e année d’études de médecine et c’est là bas que j’ai rencontré la communauté.

This year

Andrea (Italie)
La motivation qui m’a poussé à venir à Hautecombe était de trouver un temps et un lieu pour vraiment écouter ce que Dieu veut de ma vie.
Et aussi apprendre à être plus en relation avec les autres, à sortir de moi-même, à apprendre à être vraiment un frère, à vraiment apprendre à aimer avec ce style que Jésus nous enseigne dans l’Évangile.

Baptiste (France)
J’allais faire HDS, à la fois parce que j’ai pris un an pour me donner aux autres et que je sentais que j’avais besoin de prendre un an pour prendre du temps avec le Seigneur, l’écouter, mieux le connaître.

Mylène (France)
Avoir des bases intellectuelle sur la Bible : quand est ce qu’elle a été écrite, qui sont les auteurs, pourquoi elle a autant de force et de puissance dans notre vie. Et donc j’ai décidé de faire la formation.

Emma (France)
J’ai choisi de prendre une année de césure à HDS pour apprendre à me laisser aimer par le Seigneur et à mieux l’aimer

Next year

Anne (Pays Bas)
Si tu veux approfondir ta relation avec Dieu, si tu veux mieux apprendre comment Il te parle… Et tout ça dans une très belle communauté, alors je pense que HDS est une année idéale pour pour ça.

Mylène
Je peux te dire que tu vas grandir spirituellement, intérieurement tu vas apprendre à mieux te connaître, et à connaître Dieu, ce Dieu vraiment d’amour qui veut cette relation avec toi.

Laëtitia
Et si toi tu te poses la question pour l’année prochaine, bon, n’hésite pas trop parce que c’est une année, vraiment c’est un cadeau que tu te fais. C’est un cadeau parce que tu rencontres le Seigneur, parce que tu es porté par la vie fraternelle.

Patrick (Liban)
Pour tous ceux qui se posent la question de prendre une année de césure, honnêtement, de tout mon coeur je te dis de faire ce pas avec courage, avec toutes ces difficultés. Parce que, au final tu ne perds pas de temps, mais tu donnes un an de ta vie à Dieu et Dieu ne gaspille rie – au contraire, il te donne plus et plus. En tout cas, tu viens dans un lieu assez beau, est-ce que c’est possible de dire non ?

Lire plus

Père Vincent Breynaert : https://hds.chemin-neuf.org/video-annee-pour-dieu-2/

Année sabbatique tournée vers Dieu : laquelle choisir ? : https://fr.aleteia.org/2017/06/21/une-annee-sabbatique-tournee-vers-dieu/

Année pour Dieu ? Le Père Vincent Breynaert, directeur du Service national de la pastorale des jeunes et des vocations (SNEJV) et prêtre de la Communauté du Chemin Neuf, est venu à Hautecombe Discipleship School pour enseigner pendant une semaine sur l’Histoire de l’Église.
À cette occasion, on a profité de sa présence pour lui demander « pourquoi faire une année pour Dieu » ?

Je vais retenir 3 raisons qui aujourd’hui me semblent tellement importantes et qui reprennent aussi les invitations du Pape François dans l’exhortation qu’il adresse à tous les jeunes Christus Vivit.

L’espérance des jeunes chrétiens

La première raison, c’est de pouvoir rendre compte de l’Espérance qui est en nous et de connaître cette espérance, de connaître la foi qui nous structure. La première raison d’une année pour Dieu, c’est de prendre du temps pour connaître Dieu, pour se former en particulier autour de la parole de Dieu. Pour la plupart d’entre nous, nous avons la chance de nous former à l’université pendant 2, 3, 5 voire 7 ans parfois, et nous apprenons des choses passionnantes qui vont nous servir pour toute la vie. A combien plus forte raison est-il nécessaire de connaître la parole de Dieu, de connaître notre foi, de connaître des éléments de notre théologie, de connaître notre histoire dans l’Église. Très souvent nous nous rendons compte, comme jeunes chrétiens adultes, que nous sommes parfois ignares sur tel ou tel élément de la parole de Dieu, de notre foi. Prendre une année pour Dieu, c’est prendre un authentique moment de formation humaine, intellectuelle en découvrant davantage la richesse de la parole de Dieu et de notre tradition.

Se poser les bonnes questions pendant une année pour Dieu


Une deuxième raison qui me semble tellement importante aussi, en un moment parfois d’accéleration de notre vie, c’est l’espace pour se poser les bonnes questions pour notre vie. Le Pape François nous dit qu’il y a un risque parfois de vivre à la superficie de nous-même ; de vivre en laissant s’enchaîner les évènements, les relations et puis progressivement la vie se déroule mais nous n’avons pas pris le temps de réfléchir authentiquement à soi-même, à ce que l’on veut, à écouter ses désirs, et à répondre à notre vocation profonde.

Prendre une année pour Dieu, c’est un espace d’intériorité et de gratuite où nous avons le temps de réfléchir à la lumière de la parole de Dieu, à ce que nous voulons faire de notre vie. Jean Paul II disait que la jeunesse, c’est ce moment où l’on va poser des choix qui orienteront tout le reste de notre vie.

Et cela vaut le coup de prendre quelque mois, un an pour se mettre dans la prière, à l’écoute de cette voix qui travaille au fond de nous… Très souvent dans une vie quotidienne d’étudiant, de jeune professionnel, on n’a pas le temps ! On est pris par la succession des activités, des évènements qui s’enchaînent ; dans une année pour Dieu, tout d’un coup on a du temps pour prier, pour réfléchir, pour lire et pour écouter la volonté de Dieu.

La vie fraternelle pendant une année pour Dieu


La troisième raison c’est le sentier de la vie fraternelle. On n’est jamais chrétien tout seul et on l’expérimente sans doute d’autant plus aujourd’hui. Nous avons besoin de lier de bonnes amitiés avec d’autres, et dans la relation fraternelle on découvre davantage qui on est. Une année pour Dieu, ce n’est pas une année d’ermite !

C’est une année où l’on chemine avec d’autres chrétiens, d’autres disciples qui vont aussi permettre à chacun d’entre nous de découvrir qui l’on est, c’est une expérience de vie fraternelle, de don de soi, de partage, de transparence, de réconciliation et d’acceptation aussi de l’autre dans ses différences, parfois dans un chemin confessionnel différent, et ainsi ensemble on approche vers davantage de vérité et aussi d’élan missionnaire.

Pour terminer, faire une année pour Dieu c’est devenir authentiquement ces disciples missionnaires dont le Christ a besoin pour annoncer au monde sa Bonne Nouvelle. Tu veux annoncer aux autres, dans ta famille, auprès de tes amis la grâce de l’Evangile ? Alors prends du temps pour te former, pour écouter la parole de Dieu qui travaille dans ton cœur et prends du temps déjà pour la partager avec d’autres jeunes avec lesquels tu vas te confronter.

Et puis tu ne deviendras non pas bureaucrate, mais un missionnaire passionné, dévoré par le désir de transmettre la Bonne Nouvelle de l’Evangile. Alors n’hésite pas à réfléchir à cette année que tu pourrais prendre. Dans d’autres cultures, d’autres pays, parfois d’autres confessions c’est beaucoup plus habituel. Je trouve que pour nous, en particulier en France, on devrait beaucoup plus facilement réussir a dégager du temps, c’est nécessaire, c’est bon, et ça porte beaucoup de fruits.

Le potager

Observez l’évolution du potager au fil des saisons, de l’espace vide à la vie foisonnante !

Le verger

Nous avons planté de magnifiques pommiers et poiriers sur le site de l’ancien verger des moines, et donné la possibilité aux gens de parrainer un arbre.